02/09/2022
En ce début de XXIème siècle, bien après que Sheherazade ait conté mille merveilles au calife de Bagdad pour sauver sa propre vie et celle de sa sœur, apparaît L'ECLAT DE NOUR, une histoire qui se place délibérément dans la tradition millénaire des Mille et Une Nuits. Tout y est : le combat du Bien et du Mal à travers la construction d'histoires à tiroirs, l'aventure, l'humour, la poésie et la féérie.
Le conte, qu'il soit d'Orient, d'Occident ou d'ailleurs, a toujours eu pour fonction d'exposer et de définir les principes de morale nécessaires au bon développement d'une société.
Le monde change, évolue, et par rapport aux Nuits, L'ECLAT DE NOUR se différencie par son style et ses personnages. Ceux-ci sont plus contemporains, tout comme les sujets abordés. Car derrière les péripéties des protagonistes que sont le roi Hassan, la princesse Nour et Tayeb le pêcheur, sont explorés des thèmes qui habitent notre époque, principalement le féminisme et l'homosexualité. Â l'obscurantisme du fanatisme religieux s'oppose ici un Islam de lumière, le même que l'on retrouve dans les Nuits de l'ancien temps. Il n'en reste pas moins que ces thèmes de tolérance, de fraternité et d'amour sont universels. Déjouant les pièges du Mal, ils guident, au-delà même de toutes croyances et religions, toute civilisation en quête de justice et de bonheur.
25/04/2022
Plus tard, parcourant le monde, certains lieux m'ont rappelé ces fééries de mon enfance. En Turquie, en Iran, en Ouzbékistan... Mais c'est surtout la vieille ville de Lahore, au Pakistan, qui m'a fait retrouver le mystère fantasmé de ces cités enchantées.
Aujourd'hui, la version intégrale des Mille et Une Nuits a sa place dans ma bibliothèque. De par son foisonnement et son origine multiculturelle, c'est une œuvre monumentale. En vérité, la liste des contes n'est pas exhaustive. On dit même que Ali Baba et les Quarante Voleurs n'en fait pas partie, que l'histoire y est plus contemporaine. C'est pour cela que je me suis permis d'écrire à mon tour ma propre Nuit. Mais je ne m'attendais pas à faire face à tant d'obstacles. Car les Nuits sont d'une grande complexité, aussi bien dans leur construction que dans leur style. Je souhaitais également traiter de problématiques actuelles, en particulier le féministe et l'homosexualité, ce qui, du point de vue des traditions religieuses, n'a pas été chose facile. Mais je comptais avant tout retrouver la magie qui m'avait tant fait rêver enfant. Cette aventure d'écriture, ardue et passionnante a duré trois ans.
21/06/2020
En 1954, la chanson Un jour tu verras a été écrite pour le film de Henri Decoin, « Secret d’alcôve », dans lequel Marcel Mouloudji l’interprétait lui-même. Si le film se fait vite oublier, la chanson, elle, va devenir un succès populaire et asseoir définitivement la notoriété du chanteur.
Derrière les paroles légères et poétiques, Mouloudji y révèle pourtant une profonde mélancolie. Il n’y a rien d’étonnant à cela quand on sait que Mouloudji et Jacques Prévert se côtoyaient.
Un jour, tu verras,
On se rencontrera…
C’est l’histoire d’un homme qui, au cours d’un bal populaire va tomber amoureux d’une femme.
L'emploi du futur incarne l’espoir. Pourtant, le temps passe. Et avec le temps, la vie s’en va. L’atmosphère devient désuète. Les couleurs ternissent, et peu à peu s’installe la tristesse, avec ces âmes grises, cette brume et cette mélancolie. Le bal se dissous dans ce brouillard et on comprend peu à peu que le futur parle du passé. Un passé révolu, regretté. La rencontre a déjà eu lieu.
Il s’agit d’un souvenir. Le souvenir d’un amour à jamais perdu.
Vers une fin du monde
Vers une nuit profonde.
On pourrait presque croire que l'être aimé n'est plus de ce monde.
Et cet accordéon qui tente de sourire pour ne pas pleurer.
Le Capitaine Kerjean cherchait déjà Carmen lorsque cette chanson est arrivée à mes oreilles. L’écho était trop grand, la corrélation trop forte pour que j’en reste sourd. Un jour tu verras a envahi l’esprit du vieux marin, l'univers du roman tout entier, et ne les a plus quitté, jusqu’à la dernière ligne.
19/06/2020
Au début des années 1900 en Angleterre, une jeune veuve, Lucy Muir, étouffant à Londres, décide de louer un cottage dans la station balnéaire de Whitecliff. Elle s'y installe avec sa fille Anna et sa fidèle servante Martha. La maison est hantée et, dès le premier soir, elle surprend l'apparition fantomatique de l'ancien propriétaire, Daniel Gregg, un capitaine de la marine bougon et espiègle.
La location du cottage n'étant pas donnée, Lucy connait rapidement des problèmes d'argent. Daniel lui propose alors de dicter ses mémoires, qu'elle publiera sous son nom. Au cours de l'écriture du livre, une grande complicité s'instaure entre eux...
Ainsi commence l'histoire, imaginée par l'écrivaine britannique R. A. Dick, que Hollywood a adapté en 1947 sous la férule talentueuse de Joseph Mankiewicz. Une adaptation très fidèle au roman, pour son élan romanesque, son atmosphère mystérieuse et sa mélancolie débordante. De ce chef d'œuvre, Mankiewicz dira lui-même : "Il y a le vent, il y a la mer, il y a la quête de quelque chose d’autre… Et les déceptions que l’on rencontre. Ce sont là des sentiments que j’ai toujours voulu transmettre, et je crois bien qu’on en trouve trace dans presque tous mes films."
J'ai redécouvert ce film il y a six ans. N'hésitez pas vous-mêmes à le voir ou le revoir. Lorsque vous lirez "Un jour tu verras", vous saisirez alors toutes les associations, les ponts et les corrélations qui jalonnent mon roman.
Dans une moindre mesure, "Un jour tu verras" fait également référence à Rebecca, de Daphné du Maurier, pour l'atmosphère pesante du manoir de Manderley et la présence inquiétante de sa servante. À ceux qui ont encore en tête l'adaptation qu'en a faite Alfred Hitchcock, vous n'échapperez pas au clin d'œil sur l'arrivée de Flore au domaine Kerjean.
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Rebecca - Alfred Hitchckock - L'arrivée à Manderley
19/06/2020
La musique est omniprésente dans UN JOUR TU VERRAS.
Elle intervient diégétiquement, c'est à dire qu'elle fait partie intégrante du récit. Un piano, une radio... mais elle peut aussi surgir de manière incongrue, comme dans une comédie musicale.
Au-delà de la chanson éponyme de Mouloudji, qui est à elle seule un nœud central du récit, on découvre deux univers musicaux qui s'affrontent, à l'image de deux générations :
Le "vieux monde" est illustré par la puissance poétique du "Prélude à l'Après-midi d'un faune", de Debussy. Puis, plus proche de nous, le joyeux "C'est Magnifique" de Luis Mariano, que mes parents écoutaient en boucle sur le tourne-disque. Mais aussi "Raining in my heart", de Buddy Holly, avec son charme suranné des années 50.
Arrivent ensuite les chansons du "renouveau", celui des années 60, avec sa jeunesse éprise de liberté, bien décidée à briser le carcan étouffant de la bourgeoisie. Léo Ferré chante "C'est extra", qui fit scandale à l'époque, "California Soul" de Marlena Shaw deviendra un hymne hippie, et surtout le sulfureux et punk "Down to the Streets" des Stooges avec son emblématique leader Iggy Pop.
A noter que ces trois chansons sont sorties en 1969, alors que l'intrigue du roman se déroule un an plus tôt.
Pourquoi cet anachronisme ? Je vous laisse le découvrir...
N'hésitez pas à les ré-écouter (ou les écouter). Elles murmureront à vos oreilles pendant la lecture.
Illustration : The Stooges - 1969
18/06/2020
L’Ankou semble être un héritage de la mythologie celtique, et plus précisément du Dieu-Père dont la fonction est la perpétuation des cycles vitaux, comme la naissance et la mort, les saisons, le jour et la nuit.
Il ne représente pas la Mort elle-même, mais son serviteur. Son rôle est de collecter dans sa charrette (karrigell an Ankoù) les âmes des défunts récents. C’est un « passeur d’âmes ».
Lorsqu’un vivant entend le bruit grinçant de la charrette (wig ha wag !) c’est qu’il ne va pas tarder à passer de vie à trépas.
On dépeint l’Ankou, tantôt comme un homme très grand et très maigre, les cheveux longs et blancs, la figure ombragée d’un large feutre, tantôt sous la forme d’un squelette drapé d’un linceul, et dont la tête vire sans cesse sur sa colonne vertébrale, telle une girouette autour de sa tige de fer, afin qu’il puisse embrasser d’un seul coup d’œil toute la région qu’il a mission de parcourir.
Il tient à la main une faux. Celle-ci diffère des faux ordinaires car son tranchant est tourné vers l’extérieur. Aussi l’Ankou ne la ramène-t-il pas à lui quand il fauche ; contrairement à ce que font les faucheurs de foin et les moissonneurs de blé, il la lance en avant.
Dans certaines légendes, l’Ankou tue sans faucher réellement. Le simple fait de l’approcher, de l’entendre passer ou à plus forte raison d’échanger des paroles avec lui, suffisent à causer la mort.
C’est le triste sort de Fanch ar Floc’h, ce talentueux forgeron qui, absorbé par son ouvrage, travailla le soir de Noël jusqu’après l’heure sainte de minuit. L’Ankou lui rendit alors visite pour faire réparer sa faux. L’homme accomplit sa tâche sans se douter de l’identité de son hôte et mourut à l’aurore.
On dit que pour chaque paroisse, le dernier mort de l’année devient l’Ankou de l’année suivante.
Le jour, il est également présent à travers les sculptures à son effigie qui ornent les ossuaires, rappelant toujours aux hommes la fin à laquelle ils ne peuvent se soustraire. Et ces mots gravés sur la pierre de nous mettre en garde : « La Mort, le Jugement, l’Enfer froid : quand l’Homme y pense, il doit trembler. »
Par extension, L’ANKOU DE RENNES est le club français de football américain de la capitale bretonne.
(Propos recueillis principalement sur le site Hellystar)
17/06/2020
L'homosexualité est encore considérée comme transgressive par une majorité mondiale.
Ce sont dans les sociétés démocratiques qu'elle est aujourd'hui la mieux tolérée, envers et contre tout. Il y a donc un lien évident entre la raison démocratique et l'acceptation de l'homosexualité. Les homophobes en quête de liberté devraient y réfléchir. Il y a assez d'exemples dans l'Histoire pour savoir que l'intolérance et la manipulation populiste conduisent au totalitarisme. On croit toujours que c'est pour les autres, mais lorsqu'on commence par refuser la liberté à une minorité, c'est sa propre liberté, à terme, que l'on met en danger. Les hégémonies politico-culturelles actuelles construisent leurs discours sur la peur et le cynisme sans qu'aucune pensée ne vienne plus véritablement s'y opposer. Comme si le sens critique avait capitulé.
"Rossignol, chante !" est un recueil de nouvelles centrée sur des personnages homosexuels mais il s'adresse à tout un chacun. Aux gays, pour leur dire combien les luttes passées ont été difficiles et que les oublier met en péril leur liberté actuelle, si précieuse et fragile. A tous, pour tester leur vigilance, pour combattre le repli sur soi et le cynisme, qui sont les signes précurseurs d'une soumission à un pouvoir totalitaire que l'on aura nous-mêmes généré.
C'est de cela que parle "Rossignol, chante !" à travers cinquante ans de parcours d'un homosexuel (qui n'écrit pas que de la littérature gay), dont l'expérience de vie a engendré huit nouvelles fictionnelles qui, de l'enfance à l'âge adulte, de la caresse au jeu SM, questionnent l'homme sur son pouvoir de bienveillance et de nuisance, sur sa capacité à accéder à la liberté, cette quête universelle du bonheur.
https://www.thierry-brunello.com/Livres.i.htm
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